Comment naissent les pandémies ?

Se confiner et se protéger, c’est essentiel. Mais comprendre les causes afin de ne pas les reproduire, c’est vital. Plus que de multiplier les appels au confinement, Saint-Cyr en commun pense que cette période doit aussi servir à la réflexion.

Confinements solidaires

Contre les pandémies, l’écologie

Dans un récent article paru dans The Nation, Sonia Shah (journaliste et auteure de Pandemic : Tracking Contagions, From Cholera to Ebola and Beyond, Sarah Crichton Books, New York, 2016) revient sur les causes de ces différentes pandémies et épidémies. Nous vous partageons ici quelques extraits, traduits de cet article fort instructifs :

S’il est primordial d’élucider ce mystère, de telles spéculations nous empêchent de voir que notre vulnérabilité croissante face aux pandémies a une cause plus profonde : la destruction accélérée des habitats.

Depuis 1940, des centaines de microbes pathogènes sont apparus ou réapparus dans des régions où, parfois, ils n’avaient jamais été observés auparavant. C’est le cas du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), d’Ebola en Afrique de l’Ouest, ou encore de Zika sur le continent américain. La majorité d’entre eux (60 %) sont d’origine animale. Certains proviennent d’animaux domestiques ou d’élevage, mais la plupart (plus des deux tiers) sont issus d’animaux sauvages.

Or ces derniers n’y sont pour rien. En dépit des articles qui, photographies à l’appui, désignent la faune sauvage comme le point de départ d’épidémies dévastatrices, il est faux de croire que ces animaux sont particulièrement infestés d’agents pathogènes mortels prêts à nous contaminer. En réalité, la plus grande partie de leurs microbes vivent en eux sans leur faire aucun mal. Le problème est ailleurs : avec la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénées, nous avons offert à ces microbes des moyens d’arriver jusqu’au corps humain et de s’adapter.

La destruction des habitats menace d’extinction quantité d’espèces, parmi lesquelles des plantes médicinales et des animaux sur lesquels notre pharmacopée a toujours reposé. Quant à celles qui survivent, elles n’ont d’autre choix que de se rabattre sur les portions d’habitat réduites que leur laissent les implantations humaines. Il en résulte une probabilité accrue de contacts proches et répétés avec l’homme, lesquels permettent aux microbes de passer dans notre corps, où, de bénins, ils deviennent des agents pathogènes meurtriers.

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Les risques d’émergence de maladies ne sont pas accentués seulement par la perte des habitats, mais aussi par la façon dont on les remplace. Pour assouvir son appétit carnivore, l’homme a rasé une surface équivalant à celle du continent africain afin de nourrir et d’élever des bêtes destinées à l’abattage. Certaines d’entre elles empruntent ensuite les voies du commerce illégal ou sont vendues sur des marchés d’animaux vivants (wet markets). Là, des espèces qui ne se seraient sans doute jamais croisées dans la nature se retrouvent encagées côte à côte, et les microbes peuvent allègrement passer de l’une à l’autre. Ce type de développement, qui a déjà engendré en 2002-2003 le coronavirus responsable de l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), est peut-être à l’origine du coronavirus inconnu qui nous assiège aujourd’hui.

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Heureusement, dans la mesure où nous n’avons pas été des victimes passives de ce processus, nous pouvons aussi faire beaucoup pour réduire les risques d’émergence de ces microbes. Nous pouvons protéger les habitats sauvages pour faire en sorte que les animaux gardent leurs microbes au lieu de nous les transmettre, comme s’y efforce notamment le mouvement One Health.

Comme on peut le lire, l’activité humaine n’est pas étrangère à l’émergence de ce type de virus. La déforestation pour bétonner et la destruction des habitats des espèces porteuses pour élever toujours plus de bétails afin d’assouvir notre envie de manger de la viande deux fois par jour ont des incidences graves sur la santé mondiale. 

Après cette pandémie, continuerons-nous dans cette direction ou amorcerons-nous une réelle transition écologique à tous les niveaux ?

A l’échelon local, des solutions existent !

En novembre 2017, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) adoptait un avis sur la question. La transition écologique et solidaire à l’échelon local est un document de plus de 100 pages apportant des clés de compréhension et des pistes d’actions à tous les élus locaux qui ont pris la décision d’agir.

Les nouveaux élus de Saint-Cyr au cœur, groupe majoritaire au conseil municipal emmenés par Sonia Brau, changeront-ils radicalement de cap par rapport à la mandature précédente afin de relever ce nouveau défi ?

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