Depuis quelques mois, à Saint-Cyr-l’École nous assistons à l’abattage de nombreux arbres dans plusieurs quartiers de notre ville : Geldrop, Romain Rolland, Jean Macé et Fontaine Saint-Martin. Cet article de la mairie précise que c’est « pour permettre la transformation des voies ». Si le titre laisse à penser que ces abattages n’auront lieu qu’à la Fontaine Saint-Martin, on apprend du visuel que le périmètre sera en réalité plus large. 

Sur le site de la concertation, nous avions aperçu à l’époque une ou deux esquisses de la réhabilitation envisagée. Mais loin de nous l’idée d’imaginer que 147 arbres en bonne santé puissent être abattus pour des raisons d’aménagement ! 

La modification du PLU en 2022 pour faciliter l’artificialisation de Saint-Cyr-l’École ? 

Alors que pendant la campagne électorale de 2020, Madame le Maire annonçait « faire une pause dans la bétonisation », la partie environnementale du plan local d’urbanisme (PLU) de la ville a été modifiée en 2022, donnant ainsi beaucoup plus de liberté à l’équipe majoritaire pour artificialiser (« bétonniser » ) encore plus la ville.

En effet, les mentions suivantes ont malheureusement été supprimées du PLU de Saint-Cyr-l’École : « préserver des paysages avec la protection des arbres existants », « préserver des vues sur le grand paysage depuis l’école militaire » et « maintenir un cadre de vie de qualité en préservant notamment les paysages communaux ».

Comment imaginer qu’une maire qui se dit un tant soit peu concernée par les questions environnementales puisse valider un aménagement aussi destructeur pour le vivant ? Cette situation relève d’une gabegie !

On notera aussi que sur les panneaux d’avertissement à destination des riverains, il est noté « élagage » et non « abattage ». Est-ce un moyen d’atténuer la contestation ? 

La fresque sur le climat à Saint-Cyr-l’École ? 

Pendant que les enfants du conseil municipal des jeunes sont sensibilisés au climat à travers une « fresque »  artistique « sur le climat » , on abat sévèrement des dizaines d’arbres. Dans ce contexte, cette opération de sensibilisation menée par la mairie revêt une forme d’incohérence.

Pour les enfants comme pour les adultes, les actions de terrain doivent être en cohérence avec les messages portés. Car montrer l’exemple reste la meilleure des pédagogies.

Ombre ou fournaise, Madame le maire a choisi !

On pourrait se dire « Quelle importance ? Ils replanteront plus d’arbres qu’il n’en ont coupé ! » 

En effet, des arbres seront replantés. Mais il n’est pas anodin de couper des arbres qui nous procurent de l’ombre. Ce ne sont pas des mobiliers urbains que l’on peut remplacer à loisir.

Un arbre de plusieurs dizaines d’années stocke plus de carbone que les jeunes arbres, est plus robuste et contribue beaucoup plus à la régulation du climat local.

Ces avantages, à l’heure où le climat se dérègle dangereusement, peuvent faire la différence entre une ville agréable à vivre, et une ville « fournaise ».

L’émotion est vive chez certains habitants du quartier Geldrop

« Ma propre mère jouait sous ces magnifiques arbres centenaires ; en un coup de tronçonneuse, ils ont tout détruit ! »

Les arbres anciens abritent aussi une plus grande biodiversité. Couper un arbre pose les mêmes questions que lorsqu’on détruit une tour : où vont-ils pouvoir aller, et comment faire pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer ? 

On parle ici des oiseaux et de toute la petite faune qu’abritait ces grands platanes et ces grands tilleuls. Au lendemain de la coupe qui a eu lieu fin avril 2025, une habitante témoigne : 

« Au sol, près des tilleuls abattus il y a un nid de petites corneilles ; elles sont mortes ; et autour des corneilles adultes complètement perdues qui ne savent plus où aller, c’est déchirant, vraiment. »

Ces coupes contribuent, à leur échelle à l’effondrement de la biodiversité.

Quartier Charles Renard Est et coupes sévères 

Des arbres ont également été coupés cet hiver dans le quartier Charles Renard. La coupe très sévère des arbres se situant dans la noue du quartier Charles Renard le long de l’avenue du Colonel Arnaud Beltrame n’a laissé personne indifférent.

Ces arbres ne retrouveront jamais leur hauteur pour des « raisons pratiques et économiques »  selon la Mairie. Prendre des machines qui s’élèvent avec plateformes pour faire l’entretien des arbres coûteraient trop cher à la Ville.

De plus, cette coupe sévère aurait été faite pour que les arbres n’abîment pas les façades des immeubles.

N’oublions pas qu’il fait très chaud dans cet éco-quartier et les jeunes arbres qui y ont été plantés peinent à pousser faute d’entretien et ne procurent pas encore d’ombre. Beaucoup d’arbres sont morts à la suite des températures élevées des dernières années et n’ont jamais été remplacés. 

C’est à l’aménagement de s’adapter à la biodiversité et non l’inverse

Nous reprochons également à la majorité de faire ce qu’elle dénonce : de l’écologie punitive. Un peu de communication pour les personnes qui ne connaissent pas le sujet et des coupes par centaines juste après, au détriment du bien-être général sur le long terme. 

Préserver le vivant c’est préserver la santé des habitants

Avant d’abattre un arbre pour des raisons d’aménagement esthétique, il faut se demander comment faire pour préserver les arbres ; comment les intégrer au projet d’aménagement. 

Madame le maire a-t-elle un conseiller à l’environnement ? Non, visiblement… Si elle avait un élu engagé à la transition écologique peut-être qu’elle saurait quels services écosystémiques rendent les arbres à notre territoire et à ses habitants ?

La reconnaissance des services écosystémiques rendus par les arbres est en effet cruciale pour une gestion environnementale éclairée.

Les arbres apportent de nombreux bénéfices à un territoire et à ses habitants, notamment :

• Amélioration de la qualité de l’air : ils absorbent le dioxyde de carbone (un gaz à effet de serre) et rejettent de l’oxygène. Ils filtrent également certains polluants atmosphériques.

• Régulation du climat : par l’évapotranspiration, ils contribuent à rafraîchir l’air ambiant en été et peuvent modérer les températures extrêmes. Ils offrent également de l’ombre.

• Maintien de la biodiversité : ils constituent des habitats et des sources de nourriture pour de nombreuses espèces animales et végétales.

• Protection des sols : leurs racines aident à stabiliser les sols et à prévenir l’érosion.

• Régulation du cycle de l’eau : ils favorisent l’infiltration de l’eau dans le sol et peuvent réduire le risque d’inondations.

• Bien-être et santé humaine : la présence d’espaces verts et d’arbres a des effets positifs sur la santé mentale et physique des habitants, offrant des lieux de détente et de loisirs. Ils peuvent également réduire le stress et améliorer le cadre de vie.

• Valeur esthétique et paysagère : les arbres contribuent à la beauté des paysages urbains et naturels.

Intégrer la nature en ville, préserver le vivant

Notre mouvement est résolument engagé pour une bifurcation écologique de notre ville et dans l’accompagnement de ses habitantes et habitants dans l’adaptation aux changements globaux à notre échelle. Notre avenir et celui de nos générations futures en dépend ! Travaillons ensemble pour bâtir notre ville où il fera bon vivre pour toutes et tous.

Développer les espaces verts et les îlots de fraicheur est essentiel pour oxygéner notre ville et garder un réservoir de biodiversité qui lui sera bien utile pour faire face aux canicules de plus en plus présentes. Garder et protéger nos arbres existants est d’ailleurs une solution moins onéreuse et plus respectueuse ; elle représente une action immédiate et favorise une politique environnementale efficace.

Les précédents abattages

Nous tenons à rappeler que Madame le Maire n’en est pas à son premier gaspillage sur les sujets environnementaux. En effet, en janvier dernier, un alignement de catalpas a été abattu.

D’autre part, en début de mandat, nous dénoncions déjà l’éradication des derniers jardins familiaux de Saint-Cyr-l’École et une zone humide avant la rue Guy Môquet remplacés par une zone « artisanale » qui s’est révélée être en fait une zone commerciale peu attractive pour les Saint-cyriens, aménagée avec des malfaçons et qui, en l’état actuel, ne fonctionne pas, la preuve en est avec déjà des commerçants qui ont mis la clé sous la porte.

Par le passé, une zone humide a été remplacée par un second magasin Lidl à Saint-Cyr-l’École. Contrairement à plusieurs communes environnantes, dont Montigny-le-Bretonneux, qui ont rejeté le projet, la majorité municipale de Saint-Cyr-l’École a activement permis l’implantation d’un magasin Lidl en lieu et place d’une zone humide.

En acceptant de collaborer avec l’État dans cette opération, alors qu’elle avait la légitimité de s’y opposer, la municipalité de Saint-Cyr se rend indéniablement responsable de la destruction de ce milieu naturel.

Nous ne souhaitons plus voir à Saint-Cyr-l’École une municipalité qui abat des arbres sans discussion possible. Avec toute l’utilité des arbres avec le réchauffement climatique, c’est intolérable.

Le pouvoir des collectivités locales en matière d’urbanisme 

Les collectivités territoriales, actrices majeures de l’aménagement de leur territoire, disposent de leviers réglementaires et environnementaux essentiels pour encadrer les projets.

Nous considérons qu’une équipe municipale doit prioriser la préservation du vivant et se montrer réceptive aux alertes citoyennes face aux choix d’aménagement qui engagent l’avenir de leur territoire.

Cette politique menée en dépit du bon sens écologique est une des raisons pour lesquelles nous avons choisi de présenter à nouveau une liste pour les élections municipales 2026.

Vous aussi vous êtes horrifiés par ces abattages d’arbres à Saint-Cyr-l’École ? Venez nous rejoindre dans le cercle programmatique « Transition écologique et adaptation au dérèglement climatique » pour construire des mesures ensemble et réaliser des actions de sensibilisation.